Avec l’histoire de la dette dite cachée et la suspension du programme qui le lie avec le Fonds monétaire international (Fmi), le Sénégal peine sur le plan budgétaire. Le pays a du mal à mettre la main sur les ressources concessionnelles et voit son accès au marché financier international entravé. Pour trouver des ressources, l’Etat du Sénégal s’est beaucoup plus concentré sur le marché financier sous-régional.
Cheikh Diba et ses hommes y ont puisé près de 2800 milliards de francs Cfa en 2025. Le budget 2026 aussi sera couvert à 65 % par des émissions dans le marché régional et l’appel public à l’épargne (Ape), a annoncé l’argentier de l’Etat. Mais, pour certains, le Sénégal puise beaucoup trop sur le marché financier local. Et cela peut être risqué.
«Les émissions obligataires régionales sont plus coûteuses (rendement supérieur à 7%) et ont généralement des échéances plus courtes que les prêts concessionnels. Nous constatons un certain risque d’exécution à reproduire une stratégie de financement similaire pour 2026, reposant essentiellement sur le marché régional», alertait Standard and Poor’s, le 14 novembre dernier.
Mais, à l’avenue Carde, on ne se laisse pas perturber par ces alertes. «Nous savons ce que nous voulons faire, nous avons des instruments», a précisé samedi, le ministère des Finances et du Budget, à l’Assemblée nationale. A ceux qui disent que le Gouvernement sénégalais puise beaucoup sur le marché financier local, la réponse de Cheikh Diba est ferme : «Ce marché a un potentiel. Et ce que nous tirons du marché financier local n’est pas du tout excessif.»
Pour étayer ses propos, l’argentier de l’Etat précise que le potentiel du marché régional pour le Sénégal dépasse les 4800 milliards. Et notre pays n’en a tiré que près de 2800 milliards cette année. Les autorités sénégalaises ne veulent pas se contenter de cela. Elles veulent aller plus loin, notamment en visant des ressources longues, en diversifiant les instruments etc.
«Dans le cadre du conseil des ministres de l’Uemoa, nous réfléchissons sur les moyens qui permettent à ces institutions de nous aider davantage à prendre en charge nos préoccupations», a-t-il dit à l’Assemblée. Le ministre envisage aussi des sukuk, des emprunts verts aussi sont envisagés.













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