Le Sénégal s’apprête à vivre une véritable transformation industrielle avec le lancement de trois projets majeurs d’assemblage de véhicules, portés par le ministère de l’Industrie et du Commerce Dr Serigne Guèye Diop.
Sous la vision du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko le pays entre dans une ère nouvelle où la production automobile locale n’est plus une utopie mais une réalité en marche. Ces initiatives traduisent une volonté claire de bâtir une industrie nationale forte, créatrice d’emplois et d’autonomie technologique.
Mercedes, Kia et les Chinois se bousculent
Le premier projet concerne les véhicules militaires développés en partenariat avec Mercedes. Une usine est déjà en cours de montage à Diamniadio, fruit d’un accord signé en Allemagne entre le ministère de l’Industrie et celui des Forces armées, selon Serigne Guèye Diop. Ce partenariat marque un jalon essentiel pour l’émergence d’une véritable industrie de défense nationale. L’objectif est d’installer à terme cette unité à Touba, dans un écosystème industriel plus vaste. La priorité du pays, à ce stade, est de bâtir une véritable industrie militaire nationale, dont la première étape passe par la production de véhicules tactiques.

Le deuxième chantier mobilise le constructeur sud-coréen Kia, l’un des leaders mondiaux du secteur automobile et un acteur de référence dans la fabrication de véhicules militaires. Selon le ministre de l’Industrie, la convention a été paraphée pour le démarrage des activités à Diamniadio, avant une implantation à Touba sur un site de 400 hectares généreusement mis à disposition par le Khalife général des Mourides.
Dans cette dynamique, il convient de noter que certaines entreprises ont déjà franchi le pas de l’implantation industrielle depuis quelques années. C’est le cas de SEN IRAN, une usine d’assemblage automobile installée à Thiès, visitée récemment par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, en compagnie de son collègue des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé.
Ces projets ouvrent la voie à la constitution d’une base industrielle diversifiée, capable d’alimenter aussi bien le marché intérieur que la sous-région.
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Enfin, le troisième pilier de cette révolution concerne les véhicules de taxis électriques. Des partenariats sont en cours avec des constructeurs chinois pour implanter au Sénégal des lignes d’assemblage de voitures écologiques. Le ministre souligne que cette orientation anticipe la transition mondiale vers la mobilité propre, à l’heure où l’Europe prévoit de mettre fin à la vente de véhicules thermiques d’ici 2035. Le Sénégal entend ainsi se positionner dès aujourd’hui sur le marché d’avenir que représente l’électromobilité.
Touba, nouveau cœur industriel
Au-delà de Diamniadio, la vision industrielle du gouvernement accorde une place stratégique à la ville sainte de Touba, appelée à devenir une zone industrielle de référence. Les 400 hectares offerts par le Khalife général constituent un atout majeur pour accueillir les futurs sites d’assemblage et les infrastructures annexes. Les études d’aménagement sont déjà engagées avec trois partenaires techniques afin de transformer ce vaste espace en pôle de compétitivité capable de soutenir la production nationale.

Cette synergie entre l’État et les autorités religieuses illustre une approche inclusive du développement, fondée sur la coopération et la valorisation du potentiel territorial. Touba, déjà réputée pour son dynamisme économique, pourrait devenir un moteur de l’industrialisation du pays.
Le relèvement de l’âge des véhicules importés
Parallèlement à ces investissements, le Conseil des ministres du 15 octobre 2025 a adopté un projet de décret assouplissant les conditions d’importation des véhicules d’occasion. La limite d’âge pour les véhicules légers passe désormais de huit à dix ans, tandis que celle des poids lourds est portée de dix à quinze ans. Cette réforme, très attendue par les Sénégalais et la diaspora, vise à renouveler le parc automobile national tout en rendant les véhicules plus accessibles.
Même si certains concessionnaires locaux émettent des réserves, estimant que cette mesure pourrait ralentir les ventes de voitures neuves, elle devrait à terme stimuler l’activité du secteur automobile et offrir davantage de possibilités aux consommateurs. En parallèle, la relance de l’industrie locale permettra de rééquilibrer le marché en favorisant la production « Made in Sénégal ».
Par Le Soleil















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