France : «Madiambal Diagne s’est livré à la police après avoir fini de…»

Madiambal Diagne a été arrêté ce mardi à Paris. Il a été transféré au commissariat de Saint-Quentin-en-Yvelines puis au parquet général de Versailles où le mandat d’arrêt international délivré par la justice sénégalaise, et qui lui vaut son arrestation, lui a été notifié. Contre l’avis du procureur, qui avait requis l’écrou extraditionnel, selon Libération, le premier président de la Cour d’appel a placé le journaliste sous contrôle judiciaire.

La balle est désormais dans le camp de la Chambre d’instruction de Versailles, qui doit dire, lors d’une audience fixée au 28 octobre, si Diagne sera extradé dans son pays conformément à la demande du Sénégal.

Se prononçant sur cette affaire, dans un entretien paru ce mercredi dans L’Observateur, le magistrat en retraite Ousmane Kane croit savoir que le fondateur du groupe Avenir communication a organisé son arrestation. «Il s’est livré à la police après avoir fini de ficeler son dossier de défense», a avancé l’ancien président de la Cour d’appel de Kaolack.

Ousmane Kane est d’avis qu’«une personne recherchée, surtout pour des infractions qui peuvent être politisées par des avocats procéduriers, peut avoir tout intérêt à se rendre et dénoncer le système judiciaire qui le poursuit».

Madiambal Diagne semble avoir emprunté cette voie. «Lors d’une brève audition [suite à son arrestation], rapporte Libération, Madiambal Diagne a dénoncé le mandat d’arrêt international [émis contre lui], estimant être victime de ‘persécutions politiques’ au Sénégal.»

«Il va sans aucun doute s’évertuer à démontrer que les poursuites le visant sont politiques et qu’il pourra certainement compter sur l’aide de la société Ellipse Projects, qui avait contracté avec l’État du Sénégal et qui a d’ailleurs annoncé la couleur dans la presse. Si leurs arguments emportent la conviction du juge français, alors il émettra un avis négatif et le mandat d’arrêt tombera dans tout l’espace de l’Union européenne, même s’il peut être exécuté ailleurs.»

Et si la chambre d’instruction de Versailles ordonne l’extradition de Madiambal Diagne ? «La bataille judiciaire se poursuivra au niveau des juridictions supérieures françaises et devant la Cour européenne des droits de l’homme, prédit Ousmane Kane. Sans compter le pouvoir discrétionnaire du pouvoir politique de ne pas donner de suite à cet avis, donc de ne pas prendre une mesure d’extradition.»

Auteur: SenewebNews-RP