L’étau se resserre autour de Macky Sall, Me Pierre-Olivier Sur entre officiellement en scène

C’est désormais une évidence : l’ancien chef de l’État Macky Sall est dans le collimateur des nouvelles autorités. Installé au Maroc depuis la fin de son mandat en avril 2024, le quatrième président du Sénégal voit son nom apparaître de plus en plus souvent dans les procédures ouvertes par la justice sénégalaise. Ce qui, hier encore, relevait du murmure politique semble aujourd’hui prendre la tournure d’une véritable offensive judiciaire.

Après son beau-frère Mansour Faye, ex-ministre de l’Hydraulique, récemment libéré provisoirement après plusieurs semaines de détention, c’est désormais Amadou Sall, le fils aîné de l’ancien président, qui est visé par une enquête pour blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, sur la base d’un rapport de la CENTIF. Dans le même temps, Aliou Sall, frère cadet de Macky Sall, est entendu par la Division des investigations criminelles (DIC) pour des faits similaires. L’étau se resserre, et il semble n’être plus qu’à un pas du principal intéressé.

Le régime de Macky Sall est accusé d’avoir truqué les comptes publics et réprimé dans le sang les manifestations survenues entre 2021 et 2024, causant plus de 80 morts selon certaines estimations. Un proche du pouvoir actuel, Fadilou Keita, directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations, a d’ailleurs déclaré publiquement : « On le poursuivra pour haute trahison et on l’arrêtera. »

Mais depuis Rabat, Macky Sall prépare sa riposte. Par l’intermédiaire de son avocat français Pierre-Olivier Sur, il a adressé deux courriers officiels au ministre des Finances Cheikh Diba et au président de la Cour des Comptes Mamadou Faye. Il y réclame la communication du rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF), transmis en septembre 2024, et dénonce une procédure menée « hors règle du contradictoire ».

Selon ses avocats, l’enquête financière aurait été biaisée et fondée sur des documents partiels. L’équipe de défense, composée de juristes français et sénégalais, affirme vouloir « rétablir la vérité » et a déjà mobilisé des experts en finances publiques pour démontrer, selon elle, la dimension politique des accusations. Le bras de fer entre l’ancien président et la justice sénégalaise ne fait donc que commencer.

source/senenews