Le Sénégal a fait son entrée dans le cercle des dix destinations africaines jugées les plus attractives pour l’investissement, selon le Global Attractiveness Index 2025. Classé 8ᵉ sur le continent et 97ᵉ à l’échelle mondiale, le pays récolte les fruits de sa stabilité politique et de sa croissance économique vigoureuse, tout en restant pénalisé par ses fragilités budgétaires.
Ce classement intervient dans un contexte contrasté. D’un côté, la Cour des comptes a révélé un passif budgétaire marqué par un endettement élevé et un déficit sous-évalué, qui pèsent sur les marges de manœuvre de l’État. De l’autre, la solidité institutionnelle et le climat de stabilité politique continuent de rassurer les investisseurs, confortés par la performance économique impressionnante du premier trimestre 2025, avec une croissance de 12,1 % dopée par les premiers revenus issus des hydrocarbures.
Ce double visage illustre la position singulière du Sénégal. Sur le continent, il parvient à se hisser dans un peloton de tête dominé par les grandes économies émergentes. À l’échelle mondiale en revanche, son score de 25,2 sur 100 le maintient dans la catégorie des pays peu attractifs, rappelant la distance qui sépare encore l’économie sénégalaise des standards internationaux en matière de compétitivité et de climat des affaires.
L’enjeu est désormais de transformer cette visibilité en un véritable levier de confiance. Pour cela, il faudra consolider les bases macroéconomiques, diversifier les moteurs de croissance et attirer des investissements capables de dépasser le secteur extractif, afin que l’entrée dans le Top 10 africain ne soit pas seulement une promesse mais le point de départ d’une dynamique durable.