À compter de la prochaine rentrée, l’usage du téléphone portable sera proscrit dans l’ensemble des établissements scolaires du Sénégal, qu’ils soient publics ou privés. Cette décision, inédite à l’échelle nationale, redéfinit le rapport entre jeunesse et numérique en faisant de la discipline technologique une composante à part entière de la gouvernance éducative.
Le ministère de l’Éducation ne cherche pas seulement à écarter une source de distraction ou à contenir les dérives du cyberharcèlement. En distinguant nettement les outils pédagogiques encadrés, comme les tablettes, les ordinateurs et les applications d’intelligence artificielle, de l’usage personnel incontrôlé du téléphone, l’État trace une frontière claire entre apprentissage structuré et consommation numérique anarchique. L’école redevient ainsi un espace de concentration, de socialisation et de transmission où la technologie n’a sa place qu’en tant qu’alliée du savoir.
Cette réforme confie aux établissements le soin d’organiser les modalités pratiques, tout en les plaçant au cœur d’un projet éducatif plus vaste. En interdisant le portable, le Sénégal ouvre un débat de fond sur la manière de concilier souveraineté numérique, inclusion technologique et protection des plus jeunes. L’enjeu dépasse la simple discipline scolaire pour toucher à la formation d’une génération appelée à devenir le moteur de la Vision 2050.
En affirmant que l’éducation doit intégrer le numérique sans s’y soumettre, le pays esquisse un modèle où la modernité ne rime pas avec dépendance. Ce choix courageux reflète une volonté d’élever la jeunesse dans un environnement où la technologie est un outil maîtrisé plutôt qu’un maître invisible, une condition essentielle pour bâtir une société plus libre et plus souveraine.
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