Une passe d’armes politique s’est engagée ce 11 novembre 2025 entre Bassirou Diomaye Diakhar Faye et le parti PASTEF–Les Patriotes. En cause : la volonté du chef de l’État de réorganiser la coalition « Diomaye Président », qu’il souhaite transformer en une alliance plus large, chargée de « vulgariser positivement l’action du Gouvernement ». Le mouvement fondé par Ousmane Sonko a aussitôt réagi pour rappeler les contours d’un processus déjà enclenché depuis plusieurs mois et pour marquer les limites des prérogatives présidentielles dans cette affaire.
Dans une lettre adressée aux alliés, Bassirou Diomaye Faye annonçait avoir mis fin à la mission d’Aïda Mbodj à la tête de la coalition. Il expliquait que cette réorganisation visait à rendre la structure « plus opérationnelle, mieux structurée et pleinement performante ». Déplorant la « léthargie » persistante et les divisions internes, il confiait la supervision de la restructuration à Aminata Touré, ancienne cheffe du gouvernement et coordinatrice de sa campagne électorale, qu’il jugeait dotée d’un « esprit fédérateur » et d’une « expérience précieuse ».
Quelques heures plus tard, PASTEF publiait un communiqué pour « prendre acte » de cette initiative tout en y apportant de fermes clarifications. Le parti assure que le chantier de restructuration est déjà engagé depuis l’élection présidentielle de mars 2024. La présidente de la Conférence des leaders, Aïssatou Mbodj, aurait reçu mandat pour élaborer les textes fondateurs — charte, règlement intérieur et organigramme — aujourd’hui en attente de validation.
PASTEF souligne que la future coalition devait porter un nouveau nom, « Alliance Patriotique pour le Travail et l’Éthique » (APTE), estimant que la bannière « Diomaye Président » avait rempli sa mission électorale. Le parti insiste surtout sur le fait que Bassirou Diomaye Faye « n’a pas le pouvoir de démettre » Aïssatou Mbodj, désignée par la Conférence des leaders, et rappelle qu’il n’a jamais présidé la coalition, dont il fut uniquement le candidat.
Enfin, le communiqué affirme que PASTEF et ses alliés « ne se reconnaissent dans aucune initiative coordonnée par Madame Aminata Touré », qu’ils jugent éloignée de leurs valeurs et principes. Le parti poursuit, selon ses termes, un double objectif : fusionner avec d’autres organisations proches et finaliser la mise en place de la coalition APTE sous la direction d’Aïssatou Mbodj.
