La Cour d’appel de Versailles est appelée à statuer, ce mardi matin, sur la demande d’extradition visant Madiambal Diagne, Pdg du Groupe de presse Avenir Communication. Retranché en France, le journaliste et homme d’affaires conteste la régularité du mandat d’arrêt sénégalais, tandis que sa défense prépare une stratégie rigoureuse pour faire valoir ses droits.
C’est ce mardi 4 novembre que la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles — équivalent français de la Chambre d’accusation sénégalaise — est appelée à examiner la demande d’extradition visant Madiambal Diagne. Selon L’Observateur, l’homme de presse, qui s’est installé en France après avoir quitté, d’après les autorités judiciaires sénégalaises, le territoire national de manière illégale en transitant par la Gambie à bord d’un vol de la Royal Air Maroc avant de rejoindre l’Hexagone, fait depuis l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par le doyen des juges d’instruction du pool judiciaire financier.
Cité dans un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) pour des transferts jugés suspects portant sur 12 milliards de F CFA dans le cadre d’un marché de sous-traitance d’environ 21 milliards avec le groupe Ellipes Project, le Pdg du Groupe Avenir Communication a vu, dans son sillage, son épouse et ses deux enfants majeurs — avec lesquels il avait constitué la Société civile immobilière (SCI) Pharaon — arrêtés et placés sous mandat de dépôt. À cet égard, l’audience relative à la demande d’extradition, initialement prévue le 28 octobre dernier et reportée à ce mardi 4 novembre, s’inscrit pleinement dans le cadre de la procédure lancée par les autorités sénégalaises.
La réunion stratégique à Paris et les preuves sécurisées sur clés USB
Selon des informations exclusives de L’Observateur, Me Ousmane Thiam, seul avocat sénégalais présent à Versailles, assistera trois avocats français du cabinet Bourdon & Associés, inscrit au barreau de Paris, dans la défense du journaliste et homme d’affaires sénégalais. À cet effet, une réunion stratégique s’est tenue hier, lundi, à 16 heures (heure de Paris), afin d’harmoniser les arguments de la défense avant l’audience.
Les avocats chercheront, selon la défense, à faire annuler la procédure engagée devant la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles, en s’appuyant sur des fondements juridiques rigoureux. D’après L’Observateur, les campagnes de dénigrement ciblant le Pdg du Groupe Avenir Communication sur les réseaux sociaux, ainsi que les affaires entourant les journalistes Babacar Fall, directeur de la rédaction de Radio Futurs Médias, et Maimouna Ndour Faye, directrice de la chaîne d’information 7TV — tous deux interpellés pour avoir interviewé Madiambal Diagne — devraient occuper une place centrale dans les plaidoiries.
Il s’agira, pour la défense, de démontrer qu’en cas d’extradition vers le Sénégal, Madiambal Diagne ne pourrait bénéficier d’un procès équitable conforme aux standards internationaux. À cet égard, des captures de commentaires particulièrement graves publiés sur les réseaux sociaux, ainsi que des vidéos de l’arrestation de Maimouna Ndour Faye montrant des agents des forces de l’ordre pénétrant dans la régie avec leurs armes, ont été collectées, sécurisées sur clés USB et intégrées au dossier de la défense.
La demande sénégalaise soumise à la conformité des conventions internationales
Toujours selon L’Observateur, la défense de Madiambal Diagne conteste avec vigueur la régularité du mandat d’arrêt émis par la justice sénégalaise, qu’elle considère entaché d’irrégularités substantielles. « L’annulation du mandat d’arrêt est actuellement contestée devant la Chambre d’accusation financière de la Cour d’appel », précise l’un des avocats restés à Dakar, soulignant que la stratégie consiste à démontrer le non-respect des conditions légales encadrant la procédure.
L’avocat rappelle que, selon le droit international, le principe est clair : lorsqu’un mandat d’arrêt est émis et que le lieu de résidence de la personne recherchée est connu, l’État requérant est tenu de solliciter auprès de l’État de résidence la remise de l’intéressé à travers une procédure dite d’extradition. C’est précisément ce mécanisme qui se trouve aujourd’hui au cœur des débats à Versailles.
L’audience devra ainsi permettre à la Cour d’appel française de vérifier la conformité de la demande sénégalaise avec les conventions internationales, notamment en matière de respect des droits de la défense.















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