Selon plusieurs sources proches du dossier, le Sénégal prépare une nouvelle incursion sur le marché financier régional de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) dès ce mois de septembre, avec un emprunt obligataire par appel public à l’épargne de 300 milliards de francs CFA. Cette opération, structurée en quatre tranches avec des maturités de 3, 5, 7 et 10 ans à des taux compris entre 6,40 % et 6,95 %, marquerait le deuxième passage du pays sur ce marché en 2025, après une émission d’avril qui avait mobilisé 415 milliards FCFA.
Le ministère des Finances s’est refusé à commenter une opération soumise à la réglementation des marchés.
Cette stratégie s’intensifie face à un profil d’endettement dégradé, révélé par la Cour des comptes en février dernier : une « dette cachée » de près de 7 milliards de dollars (4 245 milliards FCFA) contractée entre 2019 et 2024 sous l’administration de Macky Sall. Le ratio dette/PIB, initialement annoncé à 74,41 % fin 2023, a été révisé à 99,67 % puis à 111 %, atteignant 118,8 % fin 2024. En parallèle, le Sénégal a déjà levé 1 262,5 milliards FCFA sur le marché des titres publics de l’UMOA au premier semestre 2025, contre 260 milliards en 2024, 340 milliards en 2023, 150 milliards en 2022 et 100 milliards en 2015.
Cette accélération du recours au marché régional, qui tranche avec la tradition récente, vise à financer les priorités du Plan de redressement économique et social (PRES) dans un contexte de suspension des décaissements du FMI. Elle témoigne d’une diversification des sources de financement pour préserver la stabilité budgétaire, malgré les défis posés par la volatilité des marchés et la nécessité d’une transparence accrue.
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