Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Njekk Sarré, a confirmé à l’AFP : « C’est confirmé », concernant l’enlèvement de six chauffeurs routiers sénégalais par des jihadistes présumés dans l’ouest du Mali, jeudi. Cette action s’inscrit dans une stratégie du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, visant à instaurer un « blocus » pour asphyxier Bamako en perturbant les approvisionnements, notamment en carburant, transitant par cette région clé depuis le Sénégal.
Les six routiers, deux conducteurs et quatre apprentis, ont été kidnappés sur un axe routier de la zone de Kayes, selon Gora Khouma de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal (URS). Ils circulaient à bord de trois camions chargés de marchandises. L’URS appelle à une mobilisation des autorités sénégalaises, maliennes et des organisations régionales pour obtenir leur libération rapide. Le GSIM, dont les attaques dans la région ont été multipliées par sept entre 2021 et 2024 selon le Timbuktu Institute, cherche à couper les routes d’approvisionnement vers Bamako pour délégitimer les autorités maliennes et financer ses activités. La région de Kayes, stratégique pour son or et son rôle de corridor commercial vers le Sénégal, est particulièrement visée.
Le Mali, en crise sécuritaire depuis 2012, fait face à des violences croissantes de groupes jihadistes et criminels, exacerbées par l’instabilité politique depuis les coups d’État de 2020 et 2021.