Dans le cadre du Plan de redressement économique et social “Jubbanti Koom”, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé un assouplissement des conditions d’importation des véhicules d’occasion. La limite d’âge passe désormais de 8 à 10 ans, pour les voitures particulières, et à 15 ans, pour les véhicules utilitaires. Une réforme qui vise à réduire le coût de la vie, à faciliter l’accès à la mobilité pour les ménages et à stimuler le marché automobile, tout en cherchant à maintenir l’équilibre des politiques publiques.
Une décision saluée par plusieurs acteurs du secteur. Ndongo Fall, premier vice-président de l’Association de financement des professionnels du transport urbain (AFTU), approuve cette nouvelle mesure. « J’applaudis cette décision, car les voitures âgées de plus de 10 ans ont longtemps été acheminées vers le Sénégal depuis les pays de la sous-région. Elle vient ainsi corriger une réglementation jusque-là inadaptée », a déclaré le directeur de la Société de transport et commerce (STC) joint par Seneweb.
Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal (UTRS), va dans le même sens. « Cette mesure fera l’affaire de tout le monde. Ces véhicules seront de qualité et garantis. Elle contribuera au renouvellement du parc automobile, car une voiture ayant roulé 15 ans en Europe reste souvent de meilleure qualité qu’un véhicule neuf qui a circulé deux ans au Sénégal », a-t-il souligné.
Cette nouvelle réglementation vient également satisfaire une vieille doléance des Sénégalais, en particulier ceux de la diaspora, mais aussi des vendeurs de véhicules d’occasion.
Momath Cissé, vice-président de l’ASCOSEN, estime que cette décision permettra à plus de particuliers d’accéder à un véhicule à un coût plus abordable. « Elle permettra à de nombreux Sénégalais de devenir propriétaires», a-t-il affirmé.
Cependant, des inquiétudes subsistent, notamment chez les concessionnaires de véhicules neufs. L’adoption de cette mesure pourrait impacter leur activité, en favorisant le marché de l’occasion.
Un autre point de préoccupation concerne l’impact environnemental de l’importation de véhicules anciens. Pour y remédier, Momath Cissé propose une taxation différenciée, ciblant les modèles les plus polluants. « Ces véhicules plus anciens sont souvent très polluants. Il me semble qu’un système de taxation spécifique est prévu pour les voitures qui émettent plus », a-t-il indiqué.
Pour rappel, la réglementation sur l’importation des véhicules a connu plusieurs fluctuations. En 2000, Abdoulaye Wade avait limité l’âge des véhicules importés à 5 ans. En 2012, Macky Sall avait relevé la limite à 8 ans, avant de la rapporter, en 2019, à 5 ans, puis en la rétablissant à 8 ans. Aujourd’hui, le régime de Bassirou Diomaye Faye affiche une volonté de stabilité réglementaire et de réponse aux préoccupations sociales.
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