En juin, le parfum des manguiers embaume les routes, les paniers débordent, les arbres ploient sous le poids des fruits… et pourtant, dans un coin du port, des containers débarquent des mangues brésiliennes, bronzées par un autre soleil. On croirait que nos vergers ont déposé un préavis de grève.
Quelques jours plus tard, le marché propose du poisson… venu du Vietnam. Comme si l’Atlantique ronronnait pour rien, comme si les pirogues n’étaient plus que des accessoires touristiques. Pendant que les pêcheurs locaux luttent contre la raréfaction des prises et la concurrence industrielle, le marché accueille à bras ouverts du surgelé importé, qui a vu plus de douanes que de vagues.
Les rapports officiels parlent de “diversification des approvisionnements”. Mais il s’agit surtout d’un ballet logistique qui consomme du fuel, du temps et du bon sens, pour amener ici ce que la terre et la mer offrent déjà.
Le consommateur, lui, doit opter pour un produit ayant traversé des océans ou pour le local, parfois moins calibré, mais cueilli ou pêché à deux pas de sa maison.
Peut-être que le problème n’est ni la mangue brésilienne ni le poisson vietnamien, mais bien la difficulté à mettre en valeur ce qui est déjà là… avant que d’autres ne le fassent à notre place.
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