Administration publique: Ce que les Sénégalais attendent de la réforme du service public

La cérémonie de présentation de l’Agenda national de transformation du Service public se déroule, ce lundi 4 août, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD). Professeur à l’Université Alioune Diop de Bambey, Serigne Ahmadou Gaye a dévoilé devant le Premier Ousmane Sonko les plaintes et complaintes des citoyens pour la réforme des pratiques administratives. Ainsi, ces derniers ont interpellé l’État sur la digitalisation des procédures surtout des services de l’état civil, la lutte contre le centralisme et la corruption, la généralisation des systèmes de gestion électronique du courrier. « Il y a trop de papiers », a insisté le Pr Gaye. Avant de poursuivre : «L’accueil, l’orientation et la gestion des usagers, la gestion des ressources humaines, la motivation des agents sont visés. Le dernier point revient toujours. C’est une question très sérieuse puisque cela a été évoqué partout dans toutes les régions ».

Ce fait, le Comité exécutif (Comex) de cet agenda dont il a fait partie, a formulé des recommandations allant dans ce sens. Le Pr Ahmadou Gaye et Cie ont aussi plaidé pour l’amélioration du délai de procédures. « Des chartes de délai ont été proposées pour le traitement de chaque type de dossier. Qu’on élabore une charte de délai qui permettrait une diligence et une sérénité dans la prise en charge des préoccupations et des demandes des citoyens. La coordination des inter-services, la question de l’inter-opérabilité et de l’inter-connectivité aussi des services ont été évoqués pour permettre à ce que les services puissent se connecter et que les citoyens puissent ne pas se perdre. Puisque nous avons constaté que souvent le même papier est demandé pratiquement dans beaucoup de services , ont-t-ils soutenu.

La ‘’Sénégalisation’’ de l’administration est également réclamée. « Il faut faire en sorte que dans les plateformes que la langue locale puisse y être diffusée », dit le Comex. Qui ajoute que dans certains départements, il n’y a même pas de voiture de fonction.

Il y a aussi d’autres recommandations qui touchent le cadre légal. « Jusqu’ici, le système de participation que nous avons noté n’est pas encadré. Souvent, ce sont dans les réseaux sociaux où les gens se permettent effectivement de dire ce qu’ils pensent. Mais il y a lieu d’encadrer le cadre de participation », a affirmé le Pr Gaye du Comex. Tout en plaidant pour le renforcement de la transparence et de la traçabilité dans les affaires publiques, entre autres demandes.

Par ailleurs, les Sénégalais ont déploré l’absence de sanctions contre les fonctionnaires fautifs.